On entre dans le lobby:«Vous vous rendezcompte de l’âme duRichemond, là où l’auteureColette logeait dans sa suite,où Charlie Chaplin, Andy Warhol,Michael Jackson adoraientdescendre. On raconte même queSacha Guitry écrivait au petitchien de la famille Armleder pourréserver sa suite.» Christophe Hilty,44 ans, vient depuis moins detrois mois de reprendre la directiongénérale de l’Hôtel Le Richemondà Genève. Il lance: «Je veuxdéclencher à nouveau le réflexeRichemond dans l’esprit des Genevois,pour l’instant je vis ici,donc rien ne me semble plus naturel.Rien ne semble entamer sonenthousiasme, il adore parler des140 ans de l’établissement, des sixgénérations d’Armleder qui s’ysont succédés jusqu’en 2005 engarantissant une incroyable renomméemondiale jusqu’à la findes années 1990. Malgré son dynamismeà toute épreuve, ChristopheHilty reconnaît qu'entre2005 et 2011 la direction du groupeRocco Forte «n’a pas plu à toutle monde.»
En 2010, un fonds d’investissementétranger le rachète et DorchesterCollection rependra l’établissementsous contrat. LeRichemond devient alors le seuldes neuf prestigieux hôtels n’appartenantpas à Dorchester Collection(voir encadré), propriétédu Sultanat du Brunei. ChristopheHilty arrive lui d’une autre adresseiconique de la collection: le 45Park Lane à Londres, où il fut hotelmanager. A Genève, il s’agit pourlui d’une promotion interne avecun défi clair pour ce palace de 109chambres et près de 150 employés:«Que le Richemond redeviennece lieu avant-gardiste qui aaccueilli les plus grands noms…»Certains parlent d’avant-garde,d’autres de goût de la fête, avecdes soirées dans les années 1980où des boîtes de caviar démesuréess’acoquinaient à la musiquelive et où le nom du restaurant libanaisLe Gentilhomme résonnaitpartout.