Les hôtels pourront fixer librement leur prix sur leur propre site Internet. Le Conseil fédéral interdit aux plateformes en ligne type booking.com d'imposer des clauses tarifaires dans les contrats conclus avec les établissements d'hébergement. Le Conseil fédéral met ainsi en œuvre une motion du conseiller aux États Pirmin Bischof PDC datant de 2016. Le texte s'inquiétait du fait que les hôtels, selon leur contrat avec des plateformes en ligne, ne pouvaient pas offrir des tarifs plus avantageux aux clients qui passent par leurs sites. Le gouvernement, qui était initialement opposé à la motion, a décidé d'introduire une nouvelle disposition dans la loi contre la concurrence déloyale. L'interdiction prévue permet aux hôtels de promouvoir la vente directe sur leur propre site Internet et de renforcer ainsi leur compétitivité, écrit-il mercredi dans un communiqué.

Le message et le projet du Conseil fédéral doivent encore être transmis au Parlement. Cette nouvelle disposition relève uniquement du droit civil et ne prévoit aucune sanction pénale, précise le gouvernement. Les établissements d'hébergement, les concurrents et les associations professionnelles pourront exploiter les actions prévues par la loi sur la concurrence déloyale. La  Confédération pourra aussi intenter une action lorsque les intérêts économiques de nombreuses personnes sont concernés, lit-on encore. Le Conseil fédéral a pris aussi connaissance des résultats de la procédure de consultation. Son projet a été accueilli favorablement par la majorité des acteurs concernés, cantons et partis. Seuls le PLR, le PVL, economiesuisse et les plateformes booking.com et Expedia s'y sont opposés, au nom de la liberté économique et des opportunités représentées par la numérisation des offres d'hôtellerie.

HotellerieSuisse a pris connaissance du message publié hier concernant la mise en œuvre de la motion du conseiller aux États Pirmin Bischof (Centre/SO) visant à «Interdire les contrats léonins des plates-formes de réservation en ligne dont l’hôtellerie fait les frais». Avec la décision du Conseil fédéral, les établissements hôteliers pourront proposer des prix plus avantageux que sur les OTA sur tous leurs canaux de distribution, ce dont l’association se félicite. Néanmoins, HotellerieSuisse s’engagera au nom de la branche de l’hébergement pour que des adaptations soient apportées à la loi afin d’interdire toutes les clauses anticoncurrentielles, comme le demande également la grande majorité des participants à la consultation. 
  
«Il est important que les hôtelières et hôteliers aient la souveraineté sur tous les taux», déclare Andreas Züllig, président d’HotellerieSuisse, avant d'ajouter: «en tant qu’entrepreneuses et entrepreneurs, les hôtelières et hôteliers doivent fixer eux-mêmes librement tous les paramètres de l’offre. Et le prix n’en est qu’un parmi d’autres.» Les principaux concurrents de l’hébergement suisse, l’Allemagne, l’Autriche, la France et l’Italie, ont déjà interdit toutes les clauses de parité. La proposition du Conseil fédéral ne remédie pas au désavantage de la place suisse. (ats/aca)