Les régions de montagne enregistrent une progression des nuitées hôtelières réalisées par des hôtes suisses. En termes de nuitées hôtelières, cette fréquentation se traduit par une hausse de 37% en moyenne, communique Suisse Tourisme dans son bilan intermédiaire. Par rapport à la même période en 2019, cette augmentation représente un million de nuitées supplémentaires. Suisse Tourisme relève en outre une durée de séjours plus longue que d’habitude et des dépenses plus élevées que par le passé.

En contrepartie, la demande étrangère pour les vacances à la montagne en Suisse demeure très faible. Malgré la présence d’hôtes en provenance des pays limitrophes et du Benelux, les acteurs locaux du tourisme s’attendent à une baisse d'au moins 44% des nuitées hôtelières des touristes étrangers par rapport à l’année précédente, soit 1,3 million de nuitées en moins. Ainsi, l’augmentation de la fréquentation des touristes suisses ne permet pas de compenser cet énorme recul. Suisse Tourisme table dès lors sur un bilan global négatif sur la période allant de mai à octobre dans les destinations de montagne. Elle estime que le recul global des nuitées hôtelières sera de plus de 5% par rapport à l’année précédentes.
 

Les villes souffrent
En ville, les touristes des pays lointains, qui privilégient les séjours urbains, manquent à l’appel. Tout comme le tourisme d’affaires et de congrès qui est encore largement absent. Par ailleurs, des manifestations doivent encore fréquemment être annulées en raison de la pandémie. La combinaison de ces différents facteurs impacte considérablement les prestataires touristiques dans les villes suisses. En termes de nuitées hôtelières de touristes étrangers durant les mois de juin, juillet et août, la diminution est de 63%, soit une baisse de 2,5 millions par rapport à la même période de l’année précédente.

Quelques villes de taille moyenne s’en tirent mieux, en accueillant davantage d’hôtes suisses cet été. Les grandes sociétés de remontées mécaniques et les attractions phares, d’ordinaire très prisées par les touristes des pays lointains, souffrent également beaucoup de l’absence de ces derniers.

Bilan global négatif à l’horizon
Sur la base de ce bilan préliminaire allant de juin à août, dans les villes et les régions de montagne, la diminution des nuitées hôtelières est de 27%, soit 3,2 millions de nuitées en moins par rapport à la même période en 2019. Dans tout le pays, les organisations et les prestataires touristiques se montrent à la fois très inquiets et réservés quant aux perspectives pour l’automne prochain (septembre/octobre). En raison des grandes incertitudes encore actuellement liées à la pandémie, il leur est difficile, voire impossible, de formuler des pronostics. Globalement, le niveau actuel des réservations dont ils font état est très bas et la crainte d’enregistrer de nouveaux reculs est largement partagée. (htr/lg)