Pour sa seizième édition, Festi’Neuch confirme son statut d’évènement culturel phare à forte résonnance touristique pour la ville de Neuchâtel, comme le festival du film fantastique (Nifff) qui suivra début juillet. De quoi réjouir le conseiller communal Thomas Facchinetti, directeur de la culture et du tourisme, un festival offrant l’occasion de vanter les beautés de la région dans un espace VIP élégant. L’open-air ouvre traditionnellement la saison des festivals en Suisse romande. De jeudi à dimanche, il a affiché un record de fréquentation avec 45’000 festivaliers.
Samedi soir, malgré un sol un peu boueux, le site enchanteur des Jeunes-Rives, au bord du lac, affichait sa traditionnelle ambiance bon enfant avec un public de plus en plus jeune, mais toujours aussi métissé. Des groupes neuchâtelois comme Garden Portal de Nicolas Bamberger ou Quartier Bon Son ouvraient en douceur une soirée de flâneries décontractées pensait-on.
C’était avant la déflagration musicale produite par les Bordelais d’Odezenne, sur la scène Lacustre, sur des lumières très travaillées, les deux chanteurs affirment leur singularité. Texte bruts et poétiques qui lacèrent notre époque au cutter, arsenal de musique electro parfaitement sonorisée avec des nappes de guitare électrique et batterie par-dessus. Une machine à danser mais aussi une classe naturelle, un respect rare du public. La preuve qu’on peut hurler «Neuchâtel» tout en laissant entrer le murmure de la foule et le frisson d’un Berlin fantasmé. Au cœur d’une programmation plus prévisible et grand public, ce type de choc sonore et de projet artistique rassurants contribuent à faire de nous des festivaliers comblé par un moment unique. (htr/aca)