Le Musée d’ethnographie de Neuchâtel (MEN) accueille vendredi 29 novembre un colloque ayant pour thème: «Imaginaires et pratiques du tourisme durable, éthique ou solidaire.» Ce colloque abordera la diversité des pratiques que recouvrent les appellations du tourisme éthique, solidaire ou écologique en Suisse et dans le monde: qui sont les acteurs (ONG, agences de voyage, pouvoirs publics, hôtellerie) engagés dans un travail de moralisation du tourisme, comment le font-ils et sur la base de quels critères et de quels imaginaires touristiques? Quels sont les divers intérêts et les diverses représentations de l’altérité culturelle ou naturelle en jeu dans la définition et la mise en pratique d’une éthique du tourisme?
L’institution décrit ainsi l’offre: «Un grand nombre d’organisations cherche à promouvoir des pratiques touristiques alternatives au tourisme dit de masse, plus respectueuses de l’homme et de l’environnement, tournées vers le soutien aux populations locales et la valorisation et la conservation des patrimoines culturels et naturels de leurs territoires. Souvent suspectées de n’être qu’un outil marketing ou un marché de niche, ces pratiques font l’objet d’un processus de codification (chartes éthiques) visant à délimiter les frontières d’un espace hétérogène, à la fois marchand, militant et professionnel. Elles attirent de nombreuses personnes désireuses de moraliser et de donner du sens à leurs vacances et de se distinguer d’autres catégories de touristes.» Des projets de conservation de la nature axent par ailleurs une partie de leur stratégie sur l’écotourisme. C’est le cas des activités de découverte d’espèces menacées d’extinction qui, par le biais d’un apport économique non négligeable, contribuent à la sauvegarde de ces espèces. «Le besoin de se rendre utile pour sauvegarder l’environnement motive un nombre croissant d’individus à utiliser leurs temps de loisirs pour s’engager comme volontaires dans des programmes humanitaires ou de conservation de la nature tout en découvrant un nouveau pays. Mais avec quelles conséquences concrètes sur les milieux et leurs habitants? Comment les voyageurs ou voyageuses et leurs hôtes sont amené à s’engager dans ces pratiques, et comment leurs pratiques transforment-elles les territoires et leurs dynamiques socio-économiques, écologiques et culturelles?», notre encore le MEN.
Le colloque se déroulera en deux parties: une première partie, le vendredi 29 novembre, donnera aussi bien la parole à des biologistes ou écologues engagés dans des projets d’écotourisme et d’écovolontariat du domaine de la conservation de la faune et de la flore qu’à des chercheur en sciences sociales étudiant les enjeux que ces tourismes solidaires, éthiques et durables cristallisent. Une deuxième partie, le samedi 30 novembre, se présentera sous forme de table ronde sur les enjeux du tourisme durable en Suisse: elle sera adressée et ouverte au grand public et accompagnée d’une visite réflexive de l’exposition «Forêts tropicales » du Jardin botanique sous l’angle du tourisme et de la conservation de la nature. (htr/aca)
Particpation au colloque gratuit mais inscription obligatoire:
Corinne.boillod[at]unine.ch