A peine élu, Yannick Buttet démissionne de la présidence de la Chambre Valaisanne de Tourisme (CVT). Réuni à Sion, le comité de la CVT «a analysé de manière approfondie la situation politico-médiatique engendrée par l'élection, à l'unanimité de l'Assemblée générale le 18 juin, de Yannick Buttet à la présidence de la CVT», écrit celle-ci. 

Contactée par téléphone, l’unique femme membre du comité de la CVT, Lara Berra, hôtelière à Champéry et coprésidente de l'Association hôtelière du Valais, ne commente pas cette décision: «Je ne siège pas au comité en tant que femme mais en tant qu’hôtelière. Je représente tous les hôteliers du Valais. Je ne décide pas seule et ne commenterai pas davantage cette décision.» 

Au terme des délibérations, Yannick Buttet, condamné deux fois pour des affaires de harcèlement sexuel, a constaté qu'il n'avait plus le soutien du comité. «Je souhaite garantir à la CVT sa pleine capacité à remplir ses missions. Sans ce soutien, il ne me sera pas possible d'accomplir mon travail présidentiel. J'ai donc présenté ma démission», a déclaré Yannick Buttet face au comité, selon la CVT.

Il a exprimé ses voeux pour que cette dernière «poursuive son engagement au service du tourisme valaisan». Le processus de sélection et d'élection pour la présidence de la CVT se fera conformément aux statuts, précise la Chambre.

Chef d'une de ses victimes
L'élection de Yannick Buttet, également ex-président de Collombey-Muraz, à la présidence de la CVT, avait suscité une vague d'indignation. Dans sa nouvelle fonction, l'ancien politicien aurait été indirectement le chef d'une de ses victimes, avait souligné le «SonntagsBlick».

Les critiques contre son élection sont notamment venues de son parti, le Centre (ex-PDC). Christina Bachmann-Roth, présidente des Femmes du Centre, a ainsi déclaré au journal qu'il était scandaleux que M. Buttet obtienne à nouveau «un poste de prestige» pendant sa période de probation et devienne indirectement le chef de sa victime.

Deux condamnations
En 2021, l'ancien parlementaire avait été jugé coupable par le ministère public valaisan d'attouchements et propos grossiers à l'encontre de l'ancienne présidente du conseil général de Monthey Laude-Camille Chanton, écopant de 45 jours-amende, avec sursis pendant 4 ans et d'une amende. Il avait renoncé à se présenter aux élections communales suite à cette affaire.

Précédemment, en 2018, il avait été condamné à 30 jours-amende avec un sursis de deux ans pour contrainte et appropriation illégitime après une plainte pénale de son ex-maîtresse. Révélée en automne 2017, cette première affaire, complétée par des témoignages de femmes et d'élues fédérales, avait coûté à Yannick Buttet plusieurs mandats politiques.

Il avait successivement démissionné du Conseil national, de la vice-présidence du PDC suisse et de la vice-présidence de la Société suisse des officiers. (ats/htr)