Saint-Imier, dans le Jura bernois, bénéficiera bientôt d’un nouvel hôtel. Un établissement de 44 chambres verra le jour sur le Plateau-de-la-Gare, entre l’actuel quai des marchandises et la Place des abattoirs. Il pourrait accueillir ses premiers clients à la fin 2019.
Ce projet est porté par deux investisseurs privés, Paul Dubrule, cofondateur du groupe hôtelier Accor et Luc Chételat, administrateur du site de Delémont de la Haute école de gestion Arc. Ensemble, ils ont déjà construit l’Hôtel Ibis à Delémont en 2011. Ils ont également récemment déposé une demande de permis de construire pour l’implantation d’un hôtel Ibis Budget de 85 chambres à la sortie des gorges du Taubenloch, à Bienne.
A St-Imier, ce sont entre 5,5 et 6 millions de francs qu’ils investiront. Le bâtiment comptera trois niveaux, rez-de-chaussée compris. Le projet pourrait s’achever rapidement, étant donné le type de construction choisi, une ossature préfabriquée montée en atelier.
Une marque hôtelière spécialement créée pour le projet
L’hôtel comptera 32 chambres 2 étoiles de 15 à 16 m2, 12 chambres 4 étoiles de 22 à 23 m2 et deux dortoirs. Il n’abritera pas de restaurant, sinon une salle pour les petits-déjeuners. Son exploitation ne se fera pas sous franchise Accor, mais sous une marque hôtelière créée spécialement pour le projet.
Le concept se veut innovant, une sorte de synthèse de l’offre d’hébergement actuelle. Un mélange d’hôtel, de bed and breakfast et Airbnb, explique Luc Chételat. «On s’éloignera de l’hôtel habituel où le client ne se sent pas chez lui et ne fait que dormir. Le cliché du réceptionniste derrière une réception n’existera plus, le check-in se faisant dans le salon d’accueil, soit avec l’hôte de l’établissement, une sorte de gardien de maison, soit seul en utilisant un poste de check-in autonome.» Les petits-déjeuners, composés de produits essentiellement locaux, seront sous-traités à des commerces locaux. Avec son badge, le client pourra utiliser les machines à laver et sécher le linge.
Un hôtel très attendu
Pour les milieux touristiques et industriels, ce projet vient combler un manque «cruel» de lits hôteliers. Dans un communiqué, la Mairie de St-Imier rappelle que la ville avait totalisé plus de 8000 nuitées hôtelières. Elle en compte aujourd’hui à peine 300. La municipalité avait lancé en 2013 une étude confirmant l’intérêt pour l’implantation d’un hôtel de 30 à 40 chambres, tant de la part des entreprises implantées que des visiteurs. Le Jura bernois compte 30 hôtels, soit 614 lits hôteliers.
Jura Tourisme se réjouit de l’arrivée d’un nouveau partenaire. «Le vallon de St-Imier est en plein développement touristique», se réjouit Guillaume Davot, directeur de Jura Bernois Tourisme. L’ouverture du centre de visiteurs Chez Camille Bloch, à Courtelary, a accueilli plus de 100’000 visiteurs durant sa première année d’exploitation. Luc Chételat et Paul Dubrule annoncent vouloir inscrire leur projet hôtelier dans cette dynamique. Le permis de construire devrait être déposé fin janvier 2019. Pour un début de travaux en mai ou en juin 2019. (htr/lg)