Dans une hall de Saillon (VS), la société Locoski Academy accueille depuis juin 2021 autant des skieurs chevronnés que des débutants. Son tapis roulant de 9 mètres sur 5, inclinable et réglable en vitesse, permet de pratiquer le ski à toute saison. «Cela ne remplace pas le ski sur la neige, c'est un complément. Les gens sont souvent assez surpris et se prennent au jeu. Skier sur tapis exige une bonne technique pour bien fonctionner», explique Laurence Buchard, directrice-fondatrice de Locoski et ancienne compétitrice.
La grande majorité de sa clientèle (70 à 80%) est issue de la compétition. Pour le reste, il s’agit d’enfants, de skieurs débutants, de sorties d'entreprises ou de groupes d’amis. «L'idée de base était aussi de ramener les gens sur les skis. Nous habitons en Valais, avec des possibilités incroyables, mais de plus en plus de familles et d'enfants ne skient plus.» Laurence Buchard travaille notamment avec les classes de 3-4H de Saillon. «Nous les accueillons avant les journées de ski. Les professeurs apprécient. Lorsqu'ils arrivent ce sont de faux débutants, car ils savent déjà freiner et tourner. Ils sont plus rassurés.» Il lui est aussi déjà arrivé d'accompagner des adultes qui souhaitaient se réconcilier avec le ski, après une expérience traumatisante sur la neige. «Le ski sur tapis est plus rassurant: on peut se tenir à une barre, régler le pente et la vitesse, se voir dans un miroir. S'il y a une chute, on arrête le tapis.»
Pour les compétiteurs, le tapis présente l'avantage de travailler la technique et l'endurance. «Une heure suffit en général. C'est très physique, car on ne s'arrête jamais.» Locoski fonctionne très bien entre début juillet et fin novembre. «Certaines équipes ont renoncé aux entrainements estivaux sur glacier à cause du changement climatique et se rabattent sur des dômes en Allemagne notamment, ou des tapis roulants.» L'investissement pour un tapis de ce type représente environ 150'000 euros. (htr/lg)