Ces établissements ne disposent souvent pas du capital propre nécessaire à la réalisation des investissements les plus urgents ou rencontrent des difficultés pour obtenir un crédit de la part des banques, a pointé Prisca Birrer-Heimo (PS/LU) au nom de la commission. Il en résulte des lacunes de financement et seules les rénovations les plus urgentes peuvent être effectuées.
Avec le programme proposé, la Confédération contribuerait à soutenir le tourisme alpin, mais aussi à remplir ses objectifs énergétiques, selon la Lucernoise. Et de rappeler que les hôteliers renoncent fréquemment aux mesures de grande envergure en matière d'efficacité énergétique. Les hôteliers ont particulièrement été touchés par la crise du coronavirus, a-t-elle poursuivi. «Le temps presse.»
Un financement spécial ne serait toutefois accordé que sous condition. Les établissements devront présenter des plans d'affaires réalistes et un changement d'affectation des immeubles sera exclu.
Une mesure à laquelle une grande partie de la droite s'est opposée.
Le Conseil fédéral vient de décider d'un programme «recovery», a relevé Thomas Aeschi (UDC/SZ). Un programme parallèle n'est pas nécessaire. «Il mènerait à de grandes injustices. Ce serait de nouveau les établissements non rentables qui seraient soutenus. Les établissements rentables ont eux déjà fait les investissements nécessaires.»
«Politique d'arrosage»
Après avoir revoté à plusieurs reprises, les députés ont en revanche rejeté, par 103 voix contre 80 et 5 abstentions, une motion du Conseil des Etats voulant instaurer un programme d'impulsion pour le tourisme suisse. L'objectif du texte était de faciliter les investissements à venir dans le secteur pour une durée limitée.
Les instruments disponibles sont suffisants, a estimé la rapportrice de commission Céline Amaudruz (UDC/GE). Des modifications dans des domaines tels que l’aménagement du territoire, l’allègement de la bureaucratie et la simplification des procédures seraient préférables.
Un avis réfuté par les socialistes et une partie de la droite. Le secteur du tourisme a été le plus touché par la crise du coronavirus, a rappelé Nicolo Paganini (Centre/SG). Un tiers des établissements n'arrivent pas à faire face à leurs coûts sans aide étatique. Et plus de la moitié a réduit leurs investissements. Des mesures supplémentaires sont nécessaires.
S'il reconnait les difficultés auxquelles est confronté le secteur, Guy Parmelin a rappelé que les entreprises ne font actuellement pas face à des problèmes de liquidités. De nombreux instruments d'aide existent. «Un programme à court terme est une fausse bonne idée.» Et le ministre de l'économie de critiquer une «politique d'arrosage qui manque sa cible».
Utiliser les instruments existants
A l'inverse, le Vaudois a salué la motion de Damien Cottier (PLR/NE) proposant un programme de soutien au tourisme basé sur les instruments existants. Axé sur le soutien à l'investissement, le programme devra faire une large place à la durabilité et à l'innovation. Autant d'objectifs déjà pris en compte par le Conseil fédéral dans ses stratégies de soutien au secteur.
Seule une partie de la droite s'est opposée au texte, estimant qu'il va dans la mauvaise direction. Au final, la motion a été acceptée par 125 voix contre 49. Elle passe au Conseil des Etats. (htr/axw)