Après deux mandats de deux ans, l’ancien conseiller d’Etat et vigneron au Château d’Auvernier Thierry Grosjean vient de passer la main. Sa forte personnalité, son humour et sa volonté de vouloir remettre en valeur les six régions viticoles suisses marqueront son mandat. La jeune Madeleine Mercier reprend, depuis 2012, le prestigieux domaine de ses parents Denis et Anne-Catherine Mercier dont la critique admire la qualité des Cornalins depuis longtemps. Membre du comité de l’association depuis 2016, elle dit n’avoir rencontré aucune résistance de la part de vignerons hommes plus âgés au moment de sa candidature : «Au contraire, tout le monde m’a encouragée.» En janvier de cette année, la jeune femme devenait également le visage de la campagne romande de promotion des paysans suisses.
Le domaine Denis Mercier figure dans les premiers producteurs fondateurs de la Mémoire des Vins Suisses en 2002. En tant que nouvelle présidente de cette Mémoire réunissant 57 vins haut de gamme de toute la Suisse, constituée de millésimes remontant à plus de dix ans, en partie épuisés depuis longtemps, elle veut contribuer à faire connaître encore plus le travail de l’association auprès du grand public.
Sur le site internet de la cave, son parcours se laisse raconter ainsi: «Madeleine Mercier est née en 1984. Elle grandit en même temps que l’entreprise. Depuis toute petite, elle aime aller autant à la vigne qu’à la cave. L’idée d’en faire son métier ne lui apparaît pas comme une évidence tout de suite. Ayant des facilités à l’école, elle opte pour une maturité gymnasiale en économie. En 2001, elle part pour une année d’échange aux Etats-Unis dans l’Arkansas. A force d’expliquer aux Américains le travail de ses parents, l’idée d’en faire son métier germe. Une année à l’ETH de Zurich finit par la convaincre que son intérêt est plutôt dans la pratique vitivinicole. Elle effectue dès lors un stage d’un an auprès d’Hermann Schwarzenbach à Meilen pour apprendre les bases du métier avant de s’inscrire à Changins. Trois ans d’école d’ingénieur pour comprendre les processus de création d’un vin, de la plantation d’une vigne à la mise en bouteille. Pour parfaire sa technique, elle part travailler un an au Tessin chez Ana-Barbara Von der Crone et Paolo Visini. S’en suivent deux stages aux Etats-Unis : en Oregon et en Californie chez Opus One. Depuis 2012, elle œuvre dans l’entreprise familiale. Actuellement, Madeleine Mercier, maman de deux enfants, partage son temps entre sa famille et ses obligations professionnelles.» (htr/aca)