Flambant neuf, l'Alaïa Lodge à Crans-Montana accueillait ses premiers hôtes avec enthousiasme le 17 décembre dernier (voir notre article du 16.12.21). Il ne pensait pas devoir refermer ses portes trois semaines plus tard, à cause de la pandémie et des répercussions sur son personnel. Après deux semaines et demie de fermeture complète, il rouvre aujourd'hui.
Jonas Sporleder, vous faites partie des hôtels ayant dû fermer provisoirement, en l'occurrence du 10 au 27 janvier. Pourquoi cette décision radicale?
La situation s'est dégradée dès le 2-3 janvier. Sur nos 15 collaborateurs, nous avons eu deux cas positifs et plusieurs cas contact, donc en quarantaine. Nous avons essayé d'opérer le plus longtemps possible en sous-effectif, mais ce n'était plus tenable. Cela nous a rendu tristes de devoir fermer après seulement trois semaines d'exploitation.
Qu'avez-vous entrepris pour exploiter le lodge le plus longtemps possible tout en garantissant la sécurité de vos hôtes et de votre personnel?
Nous avons testé notre personnel tous les deux jours et aidé les clients qui le souhaitaient à obtenir un rendez-vous dans les pharmacies ou les centres de test. Nous avons réduit le nombre de tables du restaurant, séparé le buffet pour éviter les croisements et privatisé les dortoirs, qui représentent 102 lits sur 142. Nous nous sommes aussi rendu compte qu'il n'était pas facile de vendre une nuit en dortoir en temps de Covid. Et il n'est pas évident non plus de les remplir tout en garantissant un prix avantageux.
Comment avez-vous géré les réservations?
Nous étions complets durant les fêtes. Nous avons fait notre maximum pour que tous les hôtes puissent terminer leur séjour. Nous avons contacté les clients ayant prévu un séjour entre le 10 et le 27 janvier: 99% d'entre eux se sont montrés très compréhensifs. Ils ont soit changé leurs dates de séjour, soit été remboursés. Nous avons aussi aidé certains à se reloger.
A combien estimez-vous la perte occasionnée par cette fermeture?
Notre hôtel étant nouveau, je n'ai pas de point de comparaison. Nous avons mis tous nos collaborateurs en RHT et les avons rémunérés à 80%. Nous attendons une réponse de l'Etat du Valais afin de savoir si un remboursement est envisageable. Il était primordial pour nous de sauvegarder ce personnel, déjà si difficile à recruter.
Vous rouvrez aujourd'hui. Quelles mesures avez-vous introduites pour vous prémunir un maximum d'une autre fermeture?
Nous allons continuer à tester régulièrement nos collaborateurs et faire en sorte de ne pas mélanger le personnel entre les structures Alaïa. Nous avons aussi investi dans une nouvelle machine performante qui purifie l'air. Nous maintenons la privatisation des dortoirs, sauf deux d'entre eux que nous gardons ouverts afin de suivre l'évolution de la demande. Nous réfléchissons aussi à ne pas ouvrir tous les jours le restaurant. Toutefois, cette prestation est très appréciée au vu des nombreuses enseignes fermées en station pour cause de Covid.
Lire aussi à ce sujet: Le Covid accentue le problème de manque de personnel, paru le 21.01.2022