Des chefs romands reprennent un appel initié par leurs collègues français et l’adapte aux réalités suisse, ils parlent d’urgence: «Il est nécessaire d’instaurer une véritable éducation du goût dans les écoles publiques, qui s’inscrive dans le programme et l’alimentation scolaire.» Ils souhaiteraient une modification de la Constitution fédéral qui permettrait d’inscrire la formation au goût, comme pour la pratique sportive et la musique.
Ils dénoncent dans leur «Appel au droit à bien manger» une véritable fracture alimentaire: «Largement liée au niveau des revenus et aux catégories sociales, mais aussi profondément culturelle. Elle est liée à la place de l’alimentation dans la vie, à une culture des goûts qui se construit dès l’enfance, à un savoir-faire qui se transmet ou s’apprend.»
Un texte porté par les chefs 19 points au GaultMillau: Franck Giovannini, Philippe Chevrier, Didier de Courten, Guy et Bernard Ravet et soutenu par des directeurs et présidents d’association comme Slow Food, la Semaine suisse du goût et des personnalités telles Michel Rochat CEO de l’Ecole hôtelière de Lausanne, Jean-Louis Porchet, producteur de cinéma et aussi de nombreux enseignants.
Dans l’appel différentes questions sont abordées: «Peut-on accepter que nos enfants et petits-enfants ne disposent ni de la qualité, ni de la diversité alimentaire qui sont encore fragilement les nôtres aujourd’hui ? Peut-on accepter que notre alimentation et ses modes de production soient cancérigènes et sources de maladies quand elle devrait apporter santé et bien-être? Peut-on accepter de léguer aux générations futures des territoires pollués?»
L’appel se clôt ainsi: «Il est essentiel de se mobiliser et d’agir dès maintenant, pour que les générations futures puissent manger et vivre mieux demain qu’aujourd’hui.» (htr/aca)