L'industrie hôtelière n'a toujours «aucune idée du temps» qu'il lui faudra pour «rebondir» après la crise sanitaire, selon le PDG du géant hôtelier Accor, en particulier dans une Europe toujours au ralenti, tandis que la France affiche un «encéphalogramme plat» avec une activité en chute de 90%. «Pour ceux qui pensent que nous sommes au bout du tunnel: sûrement oui pour le point bas, mais nous n'avons aucune idée de combien de temps cela va nous prendre pour rebondir tel qu'on peut l'espérer», a déclaré Sébastien Bazin, dont le mandat de PDG a été renouvelé pour trois ans, dans la foulée de l'assemblée générale du groupe, hier.
En Europe «qui a touché un point bas» avec une chute d'activité de 90%, «c'est-à-dire qu'il n'y avait personne dans nos hôtels, d'ailleurs la plupart d'entre eux étaient fermés, mon Dieu ce que nous avons comme mal à rebondir depuis la fin du confinement, depuis 3 ou 4 semaines!» a-t-il affirmé. Dans la zone, l'Allemagne «depuis la fin de son confinement, rebondit, beaucoup plus en tout cas que la France, où c'est toujours un encéphalogramme plat, c'est à dire une activité réduite de 90%», a détaillé Sébastien Bazin. «Cela va aller mieux, on a des signaux positifs pour cet été, pour les mois de juillet et août, mais il est trop tôt pour en tirer des conclusions», a-t-il dit, alors que 67% des quelque 5.000 hôtels du groupe ont rouvert au 29 juin.
De leur côté les Etats-Unis, «étonnamment alors qu'ils souffrent beaucoup de cette pandémie qui devient de plus en plus virale sur le continent américain (...) depuis 5 à 6 semaines, se mettent à redresser la barre», la chute de l'activité passant de -80% à -60%, selon le dirigeant. De même la Chine a «rebondi très vite depuis mi-mars pour retrouver la moitié de son activité d'avant-crise sanitaire, même si depuis 10 jours ça a l'air de décliner», a observé M. Bazin. Le virus est réapparu mi-juin à Pékin, au point que les autorités ont fermé des écoles et placé en confinement plusieurs milliers de personnes. (afp/ats)