Valérie Falbriard, où voyez-vous la valeur touristique du site Ô Vergers d’Ajoie, qui a ouvert ses portes à la fin septembre?
Je la vois à plusieurs niveaux. Le magasin, d’abord, qui met en valeur tous les produits régionaux. Puis, le musée consacré aux fruits à la distillation qui revêt une valeur touristique importante pour le canton du Jura. D’autre part, ce site n’est pas isolé. Je pense donc au maillage qu’il créera avec les participants au projet Marguerite, les pôles agritouristiques régionaux et les prestataires touristiques.
Quelles sont les conditions pour que ce site perdure?
Il faut que les gens de la région le reconnaissent comme le leur, qu’ils se l’approprient. De notre côté, nous devrons veiller à maintenir la qualité et soigner les coopérations avec nos divers partenaires.
A quels types de coopération pensez-vous?
Nous avons déjà des idées assez précises. Ainsi, un des participants au projet Marguerite organise des balades avec des chars attelés sur lesquels on peut manger la fondue. Les touristes pourraient, par exemple, partir de la gare de Porrentruy en char, manger une fondue et visiter le musée. Nous examinons aussi avec les offices du tourisme les moyens de collaborer sur le plan gourmand. A Courtelary, il y a la chocolaterie Camille Bloch, à Bellelay, le fromage de la Tête de Moine, voire l’absinthe dans le Val-de-Travers. La mise en place d’un réseau équestre ouvrira également des possibili- tés de partenariat.
Quel est le potentiel de développement de l’agritourisme dans la région et de ce site?
J’ai de la peine à l’évaluer, mais la demande pour la nature, les produits, leur traçabilité est là, c’est certain! Et nous sommes ici au cœur de cette demande. L’agritourisme permet de retrouver quelque chose que l’on a perdu. Les enfants ne savent peut-être plus comment se fabriquent les produits. Mon fils ne savait pas ce que c’était un alambic. Aussi, j’ai pu lui expliquer que cet instrument permettait de produire aussi bien de l’alcool que du parfum.
Tourisme et terroir: Une étude en cours pour renforcer les synergies
L’agritourisme, qui concerne entre autres les produits du terroir, trouve un bon terreau pour se développer dans le Jura et le Jura bernois. Convaincus de ce potentiel, la Fondation rurale interjurassienne (FRI), Jura Tourisme et Jura bernois Tourisme ont lancé à mi-septembre, dans le cadre d’un programme Interreg, une étude conjointe «pour mieux connaître les habitudes de consommation des produits régionaux et renforcer les synergies entre le tourisme et le terroir». Un premier sondage concernera les habitants du Jura et du Jura bernois. Il cherchera à mesurer notamment la notoriété des marques régionales, l’accessibilité aux produits régionaux ainsi que le lien entretenu avec les produits emblématique comme la Damassine ou la Tête de Moine. Les acteurs touristiques et les producteurs seront aussi sondés. Les résultats de l’enquête seront communiqués au printemps prochain.