«En matière de mobilité, c'est la mesure phare du Plan climat vaudois» présenté en juin dernier, a relevé jeudi devant la presse Nuria Gorrite. La conseillère d'Etat en charge des infrastructures a rappelé que les émissions de gaz à effet de serre liées à la mobilité devaient être divisées par dix, si le canton voulait atteindre son objectif de neutralité carbone en 2050.
Après avoir développé le RER vaudois depuis une décennie, le canton mise désormais sur le bus. Et plus particulièrement dans les zones périurbaines, entre les hypercentres et la campagne, là où 70% des ménages possèdent deux voitures ou plus. «Le potentiel de report modal est immense. Nous devons être meilleurs dans ces territoires», a souligné Mme Gorrite.
Vingt lignes de bus seront renforcées dans ces zones périurbaines, notamment pour relier Lausanne, Yverdon, Vevey, Nyon et Allaman. La cadence à la demi-heure deviendra la règle, avec même parfois une fréquence au quart d'heure.
Plus loin des centres, trente autres lignes bénéficieront de meilleures prestations et de cadences ciblées. Une amélioration de l'offre est aussi prévue sur douze lignes desservant des sites touristiques et liés aux loisirs: stations des Alpes, mines de sel de Bex, abbatiale de Romainmôtier, zoo de Servion ou encore Signal de Bougy.
Dès décembre 2021
Ce passage de la voiture au bus nécessitera «un changement profond des habitudes», a reconnu Mme Gorrite. Pour y parvenir, la cheffe du gouvernement vaudois mise sur «une politique volontariste», à savoir susciter la demande pour le bus en développant l'offre.
Selon elle, si autant de personnes utilisent encore la voiture, c'est par manque «d'alternatives crédibles.» Elle a pris l'exemple du RER vaudois qui, une fois renforcé, a «rapidement trouvé son public.»
Les nouvelles prestations entreront en vigueur à partir du changement d'horaire de décembre 2021. Elles seront échelonnées sur quatre ans pour permettre aux entreprises de transport de s'adapter en achetant des bus supplémentaires et en embauchant du personnel.
Celles-ci seront également accompagnées par le canton afin de trouver les véhicules les moins polluants possible.
Dans le sillage de cet investissement de 50 millions de francs, qui doit encore être validé par le Grand Conseil, le Conseil d'Etat espère que les communes joueront aussi le jeu en incitant leurs habitants à changer d'habitudes. Les entreprises sont également appelées à participer avec des plans de mobilité, a relevé Mme Gorrite, reconnaissant toutefois qu'il était difficile pour le canton d'intervenir dans ce domaine.
En 2025, l'argent investi par le canton aura permis de financer environ 3,6 millions de kilomètres de bus annuels supplémentaires.
Avec, comme objectif global d'ici 2030, d'augmenter la part modale des transports publics de 23 à 30%. Un premier bilan sera tiré dans deux ans. (htr/axw)