Le bureau de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) à Berne en collaboration avec le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) met sur pied lundi 24 juin une journée internationale sur la thématique: «Lutter contre la traite des êtres humains et l’exploitation dans le secteur hôtelier», au Kursaal, à Berne. Un évènement offre qui une plateforme de mise en réseau et d'échanges intersectoriels entre autorités gouvernementales, experts internationaux, acteurs non-étatiques de lutte contre la traite des êtres humains et représentants du secteur hôtelier.
Emilie Ballestraz, coordinatrice des opérations contre la traite des êtres humains pour l’OIM et organisatrice tient à préciser: «Il s’agit principalement d’une journée de sensibilisation aux risques que peuvent représenter la traite des êtres humains et l’exploitation pour le secteur hôtelier. Malheureusement, ces phénomènes touchent aussi notre pays, et peuvent se dérouler, sans forcément que l’on en soit conscients, au sein du secteur de l’accueil. Bien que le sujet puisse être effrayant, il n’est surtout pas question de pointer du doigt le secteur hôtelier suisse, mais au contraire de lui donner une opportunité de s’informer sur une thématique émergente, qui peut le concerner. L’industrie hôtelière n’est pas une cause de la traite des êtres humains, mais elle peut être utilisée par des criminels pour exploiter des personnes. Sans mesures de prévention et de sensibilisation, l’impact sur le secteur et sa réputation pourrait être négatif dans le cas où une situation d’exploitation serait identifiée au sein d’un hôtel. Si, au contraire, le secteur hôtelier est conscient des risques, il peut contribuer à éviter que de telles situations aient lieu chez nous tout en se positionnant comme entreprise responsable œuvrant pour la protection des droits de l’homme.»
Hemma Varma senior manager pour le groupe Mariott International sur les questions d’impact social et de responsabilité sociale prendra notamment la parole durant la journée. «Sur le plan international, et notamment dans les pays anglo-saxons, une réflexion de plus en plus poussée a lieu sur l’engagement des grands leaders hôteliers dans la prévention de la traite des personnes, que ce soit au niveau de l’exploitation de la force de travail ou de l’exploitation sexuelle. En effet, des initiatives lancées par de grandes chaînes hôtelières telles que Marriott International, Accorhotels ou Shiva visent à mettre en place des mesures de prévention, des sensibilisations pour leurs employés, des procédures en cas de suspicion ou encore des politiques d’entreprises se positionnant contre la traite des êtres humains.»
«Selon des estimations récentes, 24,9 millions de personnes seraient victimes du travail forcé dans le monde. Parmi elles, 16 millions seraient exploitées dans l’économie privée. Les entreprises à risque comprennent notamment l'industrie du tourisme, mais aussi les secteurs du textile, des mines, de la construction, de l'agriculture et autres», rappelle l’OIM. (htr/aca)
Les hôteliers intéressés par cette thématique peuvent prendre contact et s’inscrire auprès d’Emilie Ballestraz: eballestraz@iom.int