Depuis deux ans, le WVerbier mise tout surles valeurs héritées deses origines new-yorkaisesdes années nonante autourdu design, de la musique et de lamode pour capter sa clientèle urbainebranchée. Mais Sergi Arola,son chef exécutif, veut que lagastronomierejoigne elle aussil’ADN de la marque W et mêmel’ensemblede la destination jadishantée par le seul Roland Pierroz:«Comme en Espagne, on a dû casserdans les années 70 l’obsessionunique de la plage et du soleil.Ici on a vécu longtemps que dela neige et accepté que la stationsoit fantomatique pendant quatremois, c’est inacceptable. Mêmemoi qui n’avais jamais skié auparavant,je me précipite sur les pistesdès que j’arrive. A nous gastronomesde transmettre la poésie dela couleur des vignobles dans nosverres et nos assiettes, commel’ont fait pour moi mes amis valaisansquand je suis arrivé, il y a septans.» Alors quand Laurent Peugeot,un des chefs invités par SergiArola la semaine dernière, accompagneson sandre de poudre delard de Colonata, on se dit qu'ilconnaît le secret de la neige artificielle.
9 chefs du monde entier quitotalisent 12 étoiles Michelin
Car Sergi Arola, entrepreneurdirigeant 16 restaurants à traversle monde et gratifié de deux étoilesMichelin à Madrid, vient deconcrétiser le premier «HauteCuisine The Utimate gastronomicExperience» au W Verbier: «Unesorte de sommet des chefs avecdes cours de cuisine en journée etdes repas le soir qui jouent avecles codes du défilé de mode, duconcert ou les spécialités de Tokyoet de Singapour.» Il le commenteainsi samedi soir au terme dequatrejours intenses de valses desaveurs. Il ne peut que se réjouird’avoir réuni 9 chefs du mondeentier qui totalisent 12 étoiles Michelin.
Un esprit de «jams sessionsmusicales» pour l'an prochain
L’aventure présentait sa part derisque avec des repas surprise(avec les vins) à 350 et 450 francspour le feu d’artifice final. «Les réservationstardèrent à venir maisfinalement on a fait le plein tousles soirs et nous pouvons déjà annoncerune deuxième édition», seréjouit Pierre-André Bovsovers,directeur du W, golden boy à laveste aux carreaux roses. Au termed’un ultime repas, durant de 20heures à 1 h 30 du matin, de 9 platsavec six produits de la mer, uneviande, une volaille et de la pâtisserie,des invités ne pouvaients’empêcherde trouver cela démesuré.Mais Sergi Arola, ses baguesde rockeur aux doigts,le verbehaut, défend ses visions baroques:«J’adore tous ces magnifiques produitsen belle quantité, chaquechef veut défendre sa façon defaire. J’ai travaillé dans le labo deFerran Adrià et y ai ensuite mangé57 fois plus de 20 plats, les genstrouvaient exagéré, mais il ne pensepas qu’il mange moins qu’avecune seule fondue.»