De manière générale, comment évoluent les nuitées dans votre destination?
Dans le canton de Vaud, chaque région à ses propres rythmes et défis mais dans l’ensemble, on peut noter qu’à fin août 2024, Lausanne et la Côte sont les seules à progresser par rapport à 2023. Notre région n’a malheureusement pas encore retrouvé le niveau des nuitées d’avant Covid et ceci est naturellement préoccupant. Une étude sur l’importance du tourisme dans l’économie vaudoise vient de paraître. Celle-ci démontre aussi le potentiel d’amélioration de nos faibles taux d’occupation qui dépendent aussi de l’intensité de la promotion touristique cantonale sur les principaux marchés internationaux. [RELATED]
Selon vous, les nuitées sont-elles révélatrices de la santé du tourisme et de l’hôtellerie?
Les statistiques des nuitées sont naturellement l’indicateur le plus facile à produire, mais ne reflètent malheureusement pas la santé des entreprises. La pression sur les tarifs des nuitées est grande et il est très facile de comparer ceux-ci en ligne. Les faibles taux d’occupation des hôtels et la compétitivité des canaux de vente n’aident pas non plus à maintenir certaines normes tarifaires «usuelles», alors que pratiquement toutes nos charges prennent régulièrement l’ascenseur.
Quels autres indicateurs devraient être pris en considération lorsqu’il s’agit d’évaluer l’évolution du secteur, et pourquoi?
Pour les hôteliers, des indicateurs tels que les résultats d’exploitations (GOP, Gross Operating Profit), les taux d’occupations, les prix moyens ou le RevPar sont plus parlants que la simple statistique des nuitées. Il est facile de remplir un hôtel avec des prix cassés, mais au final, il ne nous reste plus de marges suffisantes pour entretenir et rénover nos établissements. Livrer d'autres chiffres permettrait certes d'élargir la vision, pour autant que les entreprises soient d'accord de les communiquer et que l'Office fédéral de la statistique accepte de les traiter.
«Je ne pense pas que les statistiques des nuitées influencent les choix politiques»
Quelles conséquences peut-on craindre si les décisions politiques ne sont prises que sur la base des statistiques des nuitées?
Je ne pense pas que les statistiques des nuitées influencent les choix politiques. Dans le cas du taux préférentiel de TVA, il est peu concevable de nous ôter ce qu’on appelle un privilège, étant donné notre statut de branche exportatrice.
A quoi pourrait ressembler une approche plus globale de la situation économique de l’hôtellerie? Qu’attendez-vous des politiques?
Les statistiques des nuitées ne représentent pas forcément une bonne santé de l’hôtellerie étant donné nos marges qui fondent. De manière générale, nous attendons de l’Etat des simplifications administratives et, surtout, pour les régions urbaines, des possibilités d’accès aux aides en financement équitables, alors que celles-ci sont aujourd’hui uniquement pour les régions de montagne.