Lili Cournot n’a pas encore tout à fait terminé son shift. Il est 21h30 à Auckland en Nouvelle-Zélande. La Française de 19 ans réalise un stage de six mois au restaurant Te Kaahu de l’Hôtel Pullman Airport (5 étoiles). Il s’agit de son premier stage officiel, qu’elle réalise dans le cadre de son second semestre d’année préparatoire du programme de bachelor de l’EHL. «Le service est plus relax, et les codes sont moins stricts. Je remarque que les attentes des Néo-zélandais sont beaucoup moins élevées qu’en France ou qu’en Suisse. On a le droit de commettre des erreurs, cela n’est pas si grave.»
La jeune femme ne se prédestinait pourtant pas du tout à l’hôtellerie-restauration. Adolescente, elle se serait plutôt vue juge pour enfants. «Mes parents tiennent une maison et une table d’hôtes en Gascogne, dans le Sud-Ouest. Enfant, je les voyais très peu, ils étaient très fatigués, stressés. Ils ont souffert durant et après le Covid du manque de personnel, de la hausse des coûts avec des factures d’électricité qui se sont multipliées par dix. Pour toutes ces raisons, ce métier au début me rebutait et j’ai longtemps refusé de travailler avec mes parents.»
Rencontre marquante lors d’un séjour à l’île Maurice
Que s’est-il donc passé pour que Lili Cournot change d’avis? «Lors d’un voyage à l’île Maurice avec mes parents, je devais avoir 15 ou 16 ans, j’ai pu rencontrer la responsable F&B de l’hôtel. Elle m’a parlé de son métier et cela avait l’air incroyable», raconte la jeune femme.
Plusieurs écoles hôtelières ressortent de ses recherches, dont l’EHL. «Mes parents m’auraient aussi soutenue si j’avais opté pour des études de droit. En l’occurrence, ils connaissaient l’EHL et étaient prêts à me payer cette école, même si cela coûtait cher.» Afin de s’assurer de son choix, elle participe d’abord à un camp d’été, la Junior Academy en juillet 2022.
Je fais en sorte de toujours rester aimable, même si les gens ne le sont pas forcément. A la fin du service, même les clients les plus crispés finissent souvent par lâcher un sourire ou rigoler
«J’ai adoré. J’ai rencontré plein de gens, avec qui je partage beaucoup de valeurs. Je peux bien entendre de l’extérieur que l’EHL ressemble à une usine, mais une fois qu’on y entre, ce sentiment ne se confirme pas du tout. On a vraiment l’impression d’appartenir à une famille, la relation avec les professeurs est très agréable, ils partagent avec nous leur passion et leurs connaissances.»
Depuis le début de ses études, elle retient tout particulièrement son expérience en salle, au restaurant d’application de l’EHL Le Berceau des Sens. En termes d’hospitalité, il lui tient à cœur de «toujours rester aimable, même si les gens ne le sont pas forcément. J’ai remarqué qu’à la fin du service, même les clients les plus crispés finissent par lâcher un sourire ou rigoler».
Voyager, expérimenter et garder les portes ouvertes
En février 2025, Lili Cournot débutera sa première année académique du programme de bachelor. Concernant la suite de sa carrière, elle n’envisage pas de reprendre le business de ses parents, même si cela pourrait constituer une très belle opportunité.
«Notre logement et la maison d’hôtes font partie d’une même propriété. Je ne veux pas que l’endroit où j’ai grandi devienne mon lieu de travail. J’ai aussi envie de voyager avant de, peut-être, retourner vivre en campagne. Et enfin, la raison la plus importante: cette entreprise a été créée par mes parents avec tout leur cœur et leur énergie. Elle reste trop familiale pour que j’aie envie de la reprendre.»
De manière générale, Lili Cournot n’est pas encore sûre de vouloir rester dans l’hôtellerie-restauration. «Pour l’instant, l’hôtellerie, et plus particulièrement la restauration, sont les seuls domaines que je connaisse. Mais je ne veux pas me fermer de portes. J’ai la chance de fréquenter une excellente école de management. Je n’ai pas encore touché à l’industrie du luxe, cela pourrait aussi m’intéresser.»