Sur la parcelle qui doit accueillir le futur complexe hôtelier d'Aminona, Evgeny Kogan prend la pause avec flegme, habillé d'un gilet de sécurité et d'un casque de chantier, avant de retrouver son costard-cravate. Un jour important pour la station du Haut-Plateau: «Il marque le point de départ de la réalisation de notre projet. Nous sommes heureux de concrétiser ce travail de longue haleine et de pouvoir ainsi rassurer la population», dit-il dans un français encore hésitant. Première apparition médiatique de ce Russe de 25 ans, nouvel homme à la tête de la société Aminona Luxury Resort and Village (ALRV). Il représente l'unique investisseur de ce projet estimé à 650 millions de francs, qui n'est autre que son père Vladimir Kogan, homme d'affaires et ancien ministre de Vladimir Poutine.
C'est à cet endroit, délimité par quelques palissades, que doit s'ériger la zone 2, celle de l'hôtel. «Nous sommes au stade des préparatifs, ils devraient durer environ un an pour, dès 2015, procéder aux travaux de construction principaux», indique Evgeny Kogan. Pour l'heure, ni l'entreprise générale de construction ni le futur opérateur hôtelier n'ont été désignés.
Quinze bâtiments donneront le jour à 315 chambres d'hôtel
Couvrant une parcelle de plus de 52 000 mètres carrés, cette zone constitue «le cœur du projet» qui représente environ 250 millions de francs. Elle comprend 15 bâtiments «de style traditionnel valaisan», selon les termes de l'investisseur. Elles comporteront 315 chambres ainsi que des bars, des restaurants, des spas et une zone commerciale et de divertissement. Le tout dans un luxe visant le cinq étoiles.
Si le directeur table sur trois ans de travaux et envisage une ouverture en 2018, Stéphane Pont, président de la commune de Mollens, se montre prudent: «Nous ne travaillons pas comme en Russie, 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. Nous devons faire en fonction de la météo et des saisons.» Cinq ans de chantier lui semblent plus réaliste.
Domicilié dans la commune de Mollens où il a déposé ses papiers, Evgeny Kogan tient un discours affectif pour commencer: «Je skie à Crans-Montana avec ma famille depuis huit ans. J'ai pris connaissance du projet et lorsque j'ai visité le site pour la première fois, j'ai immédiatement crû à son potentiel. Il aurait été dommage que ce projet soit abandonné.» Le jeune Russe a repris les commandes de la société en mai 2013, après que le groupe Mirax, ait fait faillite et que son principal investisseur Sergeï Polonski soit recherché pour escroquerie.
Depuis un plus d'un an à la tête des opérations, il s'est montré très discret jusqu'à présent. Au moment d'affronter les médias, il dément toutes relations proches avec Poutine: «Je n'ai jamais eu de contacts personnels avec lui. Mon père travaillait dans la fonction publique jusqu'en 2012. Leurs rapports étaient strictement professionnels.» Selon plusieurs médias, la fortune de Vladimir Kogan avoisinerait le milliard de dollars. Il est actif dans les finances et la construction à Saint-Pétersbourg.
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