Elle revêt l'éléganced'une dame du monde,le sourire franc, la mainchaleureuse, le regardvif et décidé. Après New York,Paris, Londres, nouvelle destinationpour cette hôtelière à l'expertiseinternationale: Lausanne.«Pour être honnête, il n'y avaitqu'un seul hôtel en Suisse romandeque j'imaginais diriger:celui-ci. Autant vous dire que mamotivation est grande.» NathalieSeiler-Hayez a repris la directiongénérale du Beau-Rivage Palacede Lausanne au début du mois.Elle succède à François Dussartqui a été nommé directeur dupôle hôtelier de la fondation Sandoz(htr du 20 août 2015).
Elle retrouve l'établissementcomme un premier amour, avecémotion. «Un rêve de petite fille qui se réalise en quelque sorte.»La Genevoise y avait accomplison premier stage dans l'hôtellerie,à 20 ans, avant de fréquenterl'Ecole hôtelière de Lausanne.Près de 25 ans plus tard, elleconstate: «Il règne ici un esprit àpart, une qualité du coeur, un sentimentd'appartenir à une grandefamille. L'établissement est parvenuà maintenir cet équilibreentre tradition et modernité.»
Aujourd'hui reine de cette maisonhistorique, Nathalie Seiler-Hayez manque encore de repèrespour énoncer sa feuille de route:«J'écoute, observe, ne juge pas. Jedois sentir ce qu'est la destinationLausanne, comprendre ce qu'attendnotre clientèle, connaître lesforces et les faiblesses de meséquipes.» Encore réservée sur sesobjectifs, elle en évoque tout demême un: «Fidéliser nos clientset les enfants de nos clients.» Lesprojets annoncés par son prédécesseur,comme la rénovation del'aile Beau-Rivage et la constructiond'un pavillon avec suites etpetit centre de conférence, restentd'actualité, assure-t-elle.
Mariée et mère de deux enfants,l'hôtelière arrive à Lausanneavec un solide bagage professionnel(lire encadré). Elle citel'ouverture du Regent Grand Hotelde Bordeaux et «le bonheur delancer une machine». Véritabletremplin dans sa carrière qui lui aouvert les portes du prestigieuxpalace londonien, The Connaught, qu'elle a dirigé durantcinq ans. L'établissement affche 86% de taux d'occupation, situationincomparable avec ce quil'attend à Lausanne. «Le challengeest différent. Au Connaught, on choisit sa clientèle. Au Beau-Rivage, l'approche sera davantageorientée sur le marketing.» Ellene craint pas l'ouverture imminentedu Royal Savoy, l'estimecomme une opportunité pourLausanne: «Très bien pour la destination,qui fait ainsi parler d'elle.Je n'ai aucune crainte pour leBeau-Rivage, fort de 150 ansd'histoire et d'une équipe fidèle.»
De l'importance de délégueret de laisser la place aux équipes
La quadragénaire avoue déborderd'énergie, qu'elle canalisedans le sport, par exemple au petitmatin, avant d'emmener sesenfants à l'école. Super-épouse,super-maman, super-manager.Nathalie Seiler-Hayez rejoint lecercle restreint des femmes directricesde palace en Suisse. Elledéfend un management horizontal,n'hésite pas à déléguer: «Il nefaut pas toujours penser que noussommes indispensables. Il estimportant de laisser la place auxéquipes.»