Moléson, petit Cervinà l'échellefribourgeoise bénéficiant de la proximitéavec Gruyères, a anticipéle changement climatique et lerecul de fréquentation desskieurs. Dans la station des Préalpes,l’été rapporte plus que l’hiver:il représente 55 à 60% duchiffre d’affaires annuel, selonAntoine Micheloud, directeuropérationnel des remontées mécaniques de Moléson. Un modèleconstruit depuis plusieurs décennies.
«Après un hiver sans neige,mon père d’origine valaisanne acompris que cela ne suffirait pas,explique Antoine Micheloud.Dans les années 1970, la saisonestivale représentait 30% du chiffred’affaires de la station. Nousavons capitalisé sur l’été et intensifiénos efforts dès les années1980.» Trente-cinq ans plus tard,Moléson se qualifie de «montagnede loisirs»: la société a répartises infrastructures entre le villageà 1100 mètres, la station intermédiaire de Plan-Francey et le sommetà 2002 mètres. Luge d’été,trottin’herbe, dévalkart, minigolf,via ferrata, VTT, animationsen altitude, restaurants (quatredont deux exploités) et hébergement(500 lits touristiques en exploitation),assurent la diversificationde l’offre et le recours auxremontées mécaniques. En été, lefuniculaire et la télécabine assurentl'ascension en deux temps.
Ces activités ne drainent pas àelles seules les visiteurs, estimeAntoine Micheloud. «Notre situationgéographique, proche desgrands centres urbains, représentenotre principal atout, ainsi quele panorama.» On se souvient dela campagne de promotion «DuMoléson on y voit ma maison»qui a fait le buzz l’an dernier.
La via ferrata assurerait 7000 à10000 passages par an. «Cette attractionfonctionne car la fréquentation est bonne, c’est untout», relativise-t-il. Autre aspect,celui de la rentabilité: «En termesde frais d'exploitation, une journéeen été revient deux à trois foismoins cher qu’en hiver», estimele directeur. La «petite marge»dégagée l'été permet de réinvestiren hiver.
La survie de Molésonliée aux aides publiques
Malgré ce tableau aux alluresidylliques, rien n'est gagnéd'avance. Antoine Micheloud restepragmatique: «Sans l'aide ducanton et des communes environnantes,Moléson serait ferméaujourd’hui. La branche est malade,le problème vient du coûtdes infrastructures: le prix d’unetélécabine a été multiplié par 25,passant de 700000 à 18 millionsde francs, alors que le prix desbillets a triplé, de 10 à 35 francs.»Dans ce contexte, développerl’été semble la solution privilégiée par les remontées mécaniquesen quête de rentabilité. AntoineMicheloud se montreprudent: «L’été ne peut être développépartout. Certains se sontcassés le nez, la concurrence esttrès forte en termes de loisirs durantcette saison.»