Il faudra sans doute attendre encore quelques années avant qu'un centre aquatique voit le jour à Morges (VD). Attentive aux critiques, la Municipalité a décidé de «réexaminer en profondeur» le projet régional et surtout son mode de financement. Elle va donc retirer son préavis lors du prochain Conseil communal.
En discussion depuis 2008, dévoilé fin 2018 et devisé à 65 millions de francs, le projet devait être financé en partie par la Ville de Morges et une trentaine de communes du district de Morges (Centre Aquatique Région Morges SA). Le centre est prévu sur le site du Parc des sports, à l'entrée ouest de la ville, au bord du lac.
Il prévoit des bassins extérieurs et intérieurs, des toboggans, des plongeoirs, des espaces ludiques, un spa, un fitness et des restaurants. Son ouverture était initialement agendée pour 2022.
Plusieurs reproches
«La Municipalité de Morges souhaite améliorer le projet régional de centre aquatique. En particulier, le mode de financement doit être approfondi, et le préavis sera par conséquent retiré lors du prochain Conseil communal. Elle veut, par cette démarche forte, consolider le projet», écrit la Ville mardi dans un communiqué. Elle se dit «attentive aux échos qui lui sont parvenus ces derniers mois».
Principaux reproches: un projet titanesque, trop ambitieux, qui prévoit aussi un parking souterrain de 640 places mais qui ne comportera pas de bassin olympique couvert - requête de très longue date de la population morgienne -, la crainte d'un prix d'entrée trop cher ou encore le risque de voir le camping passablement réduit.
Référendum ambigu
Des critiques avaient déjà été émises par des conseillers communaux en 2018, certains demandant même l'abandon du projet. En début d'année, un groupe de citoyens a récolté suffisamment de signatures pour lancer un référendum sur le nouveau Plan partiel d'affectation (PPA) du terrain du Parc des sports, voté en 2018 par le législatif morgien. Le scrutin est agendé le 27 septembre prochain.
Face à ce référendum qui sème la confusion entre l'affectation du sol, au sens strict, et les projets futurs devant ensuite recevoir encore l'aval du Conseil communal, la décision de la Municipalité
vise aussi à «clarifier les enjeux liés» à cette votation. «Des enjeux qui dépassent largement le cadre d'un seul projet à l'étude», souligne-t-elle.
La Ville assure toutefois que le projet régional de centre aquatique «va continuer à prendre forme, avec un calendrier réajusté et un esprit collaboratif avec les communes partenaires. Cette nouvelle de phase de travail doit permettre à la Municipalité de déposer, «en temps voulu», un nouveau préavis auprès du Conseil communal. (ats)