En 2018, l’éclairage a constitué 13% de la consommation d’électricité en Suisse. Cette année-là, le secteur de l’éclairage s’était engagé à réduire cette part de moitié d’ici à 2025. Ce projet est en bonne voie. En particulier grâce aux LED, la consommation d’électricité diminue de moitié par rapport aux lampes fluorescentes traditionnelles pour une puissance équivalente. Comme depuis quelques années pratiquement toutes les applications sont disponibles avec des LED, cette technologie acquiert des parts de marché de plus en plus importantes. Avec un effet secondaire réjouissant: leur prix continue de baisser.

Rénovation globale: un plus
Dans deux ans, la plupart des ampoules ne pourront plus être importées. Puis, certaines ne pourront même plus être vendues. Il y a, d’une part, des exigences plus strictes en matière d’efficacité énergétique, et d’autre part, sur le plan européen, l’interdiction totale du mercure dans les biens de consommation. Les anciennes sources lumineuses devront être remplacées par des LED. «Dans les ménages et pour les petites applications, c’est plutôt simple», explique Stefan Bormann, conseiller auprès de l’association sectorielle Association suisse pour l'éclairage (SLG). Mais dès que des surfaces plus importantes doivent être équipées, l’expert conseille de vérifier tout l’éclairage et sa commande dans son ensemble. Souvent, la position des lampes ne correspond plus du tout aux besoins.

Le remplacement par des LED peut être l’occasion d’installer des technologies modernes pour la détection de mouvement. Stefan Bormann mentionne les éclairages en réseau, avec des lampes qui communiquent entre elles pour réaliser des économies: «Dans les garages souterrains par exemple, ces lampes ne fonctionnent à plein régime que brièvement lorsqu’une personne ou une voiture se trouve à proximité immédiate. Ensuite, l’éclairage diminue en intensité et s’éteint lorsqu’il n’y a plus personne.»

Pour faire des économies, les détecteurs de mouvement sont de plus en plus populaires dans les cages d’escalier et les couloirs. Les LED conviennent parfaitement. Elles disposent d’une grande résistance à la commutation. Cela veut dire qu’un allumage et une extinction fréquents, comme cela se produit automatiquement avec les lampes à détecteur, ne réduisent pratiquement pas leur durée de vie. D’autre part, les LED offrent une luminosité de 100% dès leur allumage. Elles ont ainsi une longueur d’avance sur les anciennes lampes fluorescentes compactes, dites économiques.

Tout aussi important, le fait de régler le temps d’extinction sur deux minutes au maximum. Les quinze minutes, autrefois la norme pour les lampes fluorescentes, deviennent inutiles avec les LED. A l’occasion du changement d’ampoule, il peut s’avérer que certains appareillages ne correspondent pas aux nouveaux tubes LED. Faire appel à un spécialiste en amont permet d’éviter cette complication au moment du rééquipement. Le plus simple: prendre en photo le cas concret afin de faciliter le conseil en magasin spécialisé. L’un des avantages des LED consiste à ne pas éclairer toute la zone, mais de manière ciblée. Il n’y a pas besoin de réflecteurs.

Faire varier l’intensité lumineuse
Dans les restaurants, les halls d’entrée ou les salles de spectacle, les lampes doivent aussi créer une ambiance agréable. Il est utile que les ampoules soient à intensité variable. Les ampoules à incandescence et les lampes halogènes ont toujours été réglables, ce qui n’est pas le cas des LED. «S’il s’agit de remplacer des lampes à intensité variable, mieux vaut se faire conseiller dans un magasin spécialisé pour s’assurer que les LED et les variateurs sont effectivement adaptés les uns aux autres, estime Stefan Bormann. S’il s’agit d’une installation plus importante, il faut absolument choisir des produits graduables.

En plus de la forme, il faut aussi faire attention à la couleur de la lumière lors du remplacement. Les LED existent en blanc chaud pour les pièces d’habitation, en blanc neutre pour les salles de bains et en blanc lumière du jour pour les bureaux et les caves. Il est bon à savoir que même les immeubles qui ont été récemment équipés de LED peuvent devenir encore plus économes: le programme Optilight optimise les installations d’éclairage qui sont surdimensionnées et dont les capteurs ne sont pas réglés de manière optimale. Et selon Stefan Bormann, c’est encore trop souvent le cas de nos jours pour les nouveaux éclairages à LED. «Un réglage correct d’une installation permet d’économiser jusqu’à 30% d’électricité en plus.»

Cet article a été écrit en collaboration avec Suisse Energie.


Exemple pratique

Qui dit «lumière» parle d'efficacité

La combinaison de lampes à LED et d’un système de gestion de la lumière du jour permet d’économiser. C’est ce que montre l’exemple de la halle de production de SIG allCap AG à Neuhausen am Rheinfall.

Dans cette halle de 6100 mètres carrés, on produit en trois équipes des bouchons pour les emballages en carton. A l’origine, l’éclairage était constitué de bandes lumineuses avec des tubes fluorescents à deux flammes.

Au sol, l’intensité lumineuse atteignait 300 lux. En collaboration avec Zumtobel Licht AG, la halle a donc été transformée fin 2021 et équipée de LED, qui fournissent une intensité lumineuse de 500 lux.

Certes, les luminaires à LED sont 50% plus efficaces que les tubes FL. Mais comme l’intensité lumineuse a été nettement augmentée, l’économie d’énergie absolue a été relativement modeste, de l’ordre de 10%.

Dans le cadre de la transformation complète, Zumtobel a en outre installé une commande en fonction de la lumière du jour: sur le toit du bâtiment se trouve un capteur qui mesure en continu le rayonnement solaire direct et diffus dans toutes les directions, l’enregistre et le transmet au système de régulation.

En fonction de la lumière du jour disponible, l’éclairage de la halle est modulé ou complètement éteint. Il s’avère que la commande permettrait d’économiser 23% d’énergie dans le cadre d’un travail en trois équipes.

«Si l’on transpose les résultats à un fonctionnement normal en une équipe, l’économie d’énergie pendant les heures de travail de jour s’élève au total à 55%», explique Daniel Cathomen, directeur marketing chez Zumtobel AG.

En supposant un prix de l’électricité de 15 ct. par kilowattheure, cela représente une économie annuelle de 10 000 francs pour SIG allCap AG. Daniel Cathomen: «Ces résultats peuvent être transposés à des halles de production similaires avec des toits en shed, si des luminaires à LED modernes sont combinés à une commande en fonction de la lumière du jour.»

Pieter Poldervaart