Les chiffres parlent d’eux-mêmes: le problème s’est aggravé avec la crise de la pandémie. Selon les projections, il manquera environ 430 000 personnes sur le marché de l’emploi d’ici 2040. A la Fédération patronale et économique (FPE), où nous sommes mandatés par l’Association fribourgeoise des hôteliers, nous avons été les témoins de cette dégradation qui a touché plus durement encore ce secteur d’activités.
La meilleure réponse à la pénurie de main-d’œuvre qualifiée reste sans conteste la formation. C'est un travail de longue haleine, jamais terminé.
Que faire? Heureusement, des solutions existent, et nous nous engageons pour les mettre en place. C’est notre mission, notre devoir, même si nous ne sommes pas les seuls acteurs dans ce dossier capital. [RELATED]
Notre priorité est d’exploiter au mieux le potentiel de main d’œuvre indigène. Bonne nouvelle: une marge de manœuvre existe. Concrètement, je pense d’une part, à ces retraités qui seraient prêts à continuer à travailler, souvent à temps partiel, et qui y renoncent, faute d’un cadre adéquat. A la faveur de mesures incitatives, par exemple au niveau fiscal, ils seraient certainement nombreux à prolonger d’une manière ou d’une autre leur activité professionnelle. Ce sont des personnes motivées, au bénéfice d’une expérience et de compétences extraordinaires. Choyons-les!
D’autre part, bon nombre de femmes souhaiteraient pouvoir mieux concilier vie familiale et professionnelle. Plus de flexibilité dans les horaires et des places d’accueil pour les enfants en nombre suffisant – et à des coûts abordables – mais aussi des déductions fiscales appropriées les encourageraient à reprendre une activité professionnelle ou à augmenter leur taux d’activité.
La meilleure réponse à la pénurie de main-d’œuvre qualifiée reste sans conteste la formation. C’est un travail de longue haleine, jamais terminé. En Suisse, la formation est efficace, solide, enviée des pays environnants. Mais le monde du travail, le monde tout court, est entré dans un mouvement perpétuel de transformations. L’intelligence artificielle en est l’illustration la plus parlante, à la fois fascinante et effrayante. Il faudra apprendre à vivre avec, à s’en servir plutôt qu’à la servir, et cela passe par la formation. Elle doit ainsi être sans cesse adaptée, repensée, renouvelée.
Pourquoi ne pas proposer de nouvelles mesures incitatives ou intéressantes fiscalement? Comme Fédération patronale, mais aussi comme Parti libéral-radical, nous militons pour une formation forte, très forte, souple, adaptée aux besoins d’aujourd’hui et de demain. Et cela à toutes les étapes du parcours professionnel.